Troisième mandat en RDC : Kabila annonce sa présence à la campagne électorale
Ce mardi 09 Août 2016, Joseph Kabila a procédé à l’inauguration du tronçon asphalté sur la traversée de l’artère principale de la ville de Butembo, à environ 300 Km au Nord de Goma, en province du Nord-Kivu, à l’Est de la RDC. A l’occasion Joseph Kabila annonce sa présence dans la campagne électorale en 2016. Mais pour quel compte ?
Plus de secret. Tout vient de se dire haut… Ce soir du mardi 09 Août, du haut d’une tribune érigée au rondpoint VGH-TMK, en plein centre-ville de Butembo, Joseph Kabila s’est adressé en Kiswahili aux habitants de cette ville : « (…) Hatukuja eleza mambo ya campagne. Tuta zungumuza mingi wakati tutakuja kwa campagne électorale ». Traduisez : « Nous ne sommes pas venus prononcer un discours de campagne. Une fois la campagne lancée, nous aurons beaucoup de choses à vous dire ». Cette phrase qui a conclu le discours du président surprend. Elle est suivie par des chahuts « Yebela » et des applaudissements « Wumela »...
On dirait qu’il ne manquait que ces genres de message...
En effet, depuis fin juin 2016, le président Kabila est en tournée dans différentes entités et villes et même à l’étranger du pays. Si à Kalemie (province de Tanganyika) il a annoncé le début de l’enrôlement des électeurs, en Ouganda, à côté de son homologue Museveni, il a annoncé la sortie du calendrier électoral après l’enrôlement. A Butembo, il annonce sa présence dans la campagne électorale prochaine. Pourtant son mandat constitutionnel prend fin le 19 décembre 2016.
Un réveil tardif… Vous direz-vous !
Nombreux pensaient déjà qu’il va s’agir d’une tournée d’au revoir où Kabila devrait dire au congolais : « Je suis au pouvoir depuis 2001 après la mort de mon père. J’ai réussi à unifier le pays et à diriger la transition et ainsi j’ai sauvé la démocratie. Merci, chers compatriotes de m’avoir élu en 2006 et d’avoir renouvelé en moi cette confiance en 2011. Enfin de ce mandat, je donne la chance à d’autres… ».
Bien au contraire. Joseph Kabila semble rajeunir, comme s’il était à son premier mandat : tournée nationale, inaugurations et lancements des chantiers (grands ou petits), des meetings populaires, rencontres avec des présidents voisins,… Il revient sur des anciennes promesses, réalisées ou non et promet, comme d’habitude, des grands chantiers : routes, eau ; électricités, infrastructures, paix et sécurité,… On dirait qu’en politique congolaise, il n’y a pas des bons discours sans promesses ; peu importe leurs réalisations ou pas.
Quel rôle va-t-il jouer aux prochaines élections ?
Sera-t-il dans la campagne comme candidat ? Ou bien, va-t-il accompagner un candidat président comme cela se passe aux Etats Unis avec Obama et Hillary ? Ces questions restent en suspens surtout qu’il a parlé de « Nous ». S’agit-il d’un « Nous » de majesté ? Ou d’un « Nous » inclusif ? Ou encore d’un « Nous » exclusif ? Autant de questions sans réponses… Le moment de se réjouir ou de se rembarrer que Kabila s’annonce au troisième mandat n’est pas encore là. La phrase est encore évasive… A plus de dix ans, cinq chantiers inachevés ! Est-ce possible de les parachever en quelques mois ? Future élection : Kabila est là… peu importe ce que disent opposition et société civile. « Le chien abois, la caravane passe », se le répète toujours, en basse voit.
Kabila accueilli à Butembo par le Maire Sikuly et le gouverneur Julien Paluku © Julien Wveya/CETROBO FM/9Août2016