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REGARD CITOYEN

Violences à Beni-Butembo : Et si les autorités écoutaient la population ?

25 Août 2016, 18:42pm

Publié par Umbo Salama

Des baricades des manifestants © Photo Droit de tiers
Des baricades des manifestants © Photo Droit de tiers

La population insatisfaite de la capacité des autorités à les protéger d'éventuels massacres se rend justice elle-même. Le gouvernement a toujours demandé à la population de lui confiance, mais lui ne fait pas confiance à ses administrés. Et si elle a aussi raison face à tous ces massacres.

A Butembo et à Beni, à l’est de la RDC au Nord-Kivu, 4 personnes dont deux femmes ont ainsi été brûlées vives, soupçonnées d'être venues créer l'insécurité.

Les habitants de ce deux villes ne décolèrent pas depuis les massacres des civils enregistrés la nuit du 13 Août au quartier Rwangoma, à la sortie Est de la ville de Beni. Des manifestations anti-gouvernementales sont au rendez-vous pour dénoncer l’inaction des autorités face aux violences. Les autorités, de leurs côtés, instaurent un couvre-feu de 19h00 à 6h00. La population s’oppose à cette mesure. Des communiqués sont lancés sur des réseaux sociaux, des tracts sont ramassés,… appelant au boycott de la décision et d’être vigilent. Mais les autorités ne fléchissent.

La population a toujours dénoncé d’importants mouvements de migration des Hutus en direction de Beni et Ituri qui sont observés depuis un certain temps. Ils sont ainsi soupçonnés de collaborer avec ceux qui tuent et égorgent des gens en territoire de Beni depuis plus de deux ans. Il y a quelques mois, le gouverneur du Nord-Kivu avait même signé un communiqué interdisant ces mouvements mais sans succès. Sans explication officielle, ils alimentent les interrogations et les rumeurs. Dans la masse, le couvre-feu viserait à faire entrer des infiltrés dans les deux villes.

Des autorités bouchent les oreilles

La persistance des autorités dans leur décision semble jeter la poudre au feu. Des habitants ont ainsi décidé de prendre eux-mêmes en main la sécurité de la ville. Des manifestations de colère, des barricades, des croix, du feu et défiance envers les autorités,… s’en sont suivis. Sur la rue principale, des jeunes contrôlent des identités de tout passager en provenance de la partie sud de la province. Une opération qui consiste généralement à vérifier si les personnes maîtrisent bien les langues de la région : le swahili ou le Kinande. Dans le cas contraires, vous êtes lyncher et brûler avant que la police n’intervienne. Un député provincial qui a tenté de calmer ces personnes en colères s’est vu aussi agresser.

Malgré la répression violente par la police nationale appuyée par la police militaire et même des FARDC, des manifestants ne reculaient devant rien. Le maire de ville n’en revenait pas. Une unité des opérations sokola est même venue en renfort.

Depuis 2014, la région est le théâtre d’attaques à répétition, qui ont fait plus de 1000 morts. Si elles ne sont jamais revendiquées, les autorités congolaises les imputent à des rebelles ougandais du groupe ADF. Une hypothèse qui ne convainc pas la population plusieurs victimes et qui croit à la complicité des certaines autorités militaires. Un chef de groupement dans la zone a d’ailleurs expliqué ce mercredi 24 Août sur des chaines des radios locales que le mouvement ADF a été complètement neutralisé quand Général Bahuma commandait des opérations sokola1. Et qu’aujourd’hui seul le gouvernement congolais peut citer avec exactitude les auteurs de ces tueries répétitives en territoire de Beni. Même conclusion pour le récent rapport du GEC (Groupe d’étude sur le Congo) qui parle de l’implication de certains éléments de l’ordre dans ces massacres.

Des dialogues ont été institués et aboutissaient à des mêmes recommandations qui demandaient la relève dans la zone des unités militaires qui sont constituées des hommes qui sont des anciens mouvements rebelles proches du Rwanda, de l’Ouganda ou du Burundi et même du Soudan vers l’ouest du pays. Un général reste toujours indexé par plusieurs rapports… Mais le gouvernement ne veut pas écouter la population victime. Et si la population a raison ??? Il y a lieu d’éviter cette violence.

Pour protester contre l'instauration d'un couvre-feu, des habitants ont mis en place des barricades dans la ville © Observateurs france 24

Pour protester contre l'instauration d'un couvre-feu, des habitants ont mis en place des barricades dans la ville © Observateurs france 24

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