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REGARD CITOYEN

Très précoce, la campagne électorale bouscule les politiciens

19 Mars 2015, 11:33am

Publié par Umbo Salama

Des images des candidants
Des images des candidants

Après la publication du calendrier pour les élections de 2016 en République Démocratique du Congo, le 12 février, des potentiels candidats se bousculent pour attirer la sympathie de la population. A Butembo, à plus de 300 Km au Nord de Goma, dans le Nord-Kivu, cette propagande anticipée laisse beaucoup de gens indifférents, déçus par les promesses non tenues.

Des photos des potentiels candidats aux élections colonisent tout dans la ville. Elles sont placées sur des poteaux à bois de distribution du courant des groupes électrogènes dans différents quartiers, sur des portes des magasins, boutiques et galeries commerciales, sur des bâtiments publics,… Dans des maisons, salons de coiffure, alimentations, buvettes, bars et bistros,… des calendriers de 2015, portant les photos des potentiels candidats, sont sur tous les murs,… Tout est fait prêt pour se faire remarquer. « C’est pour qu’ils sachent que nous sommes là », explique Léon Tsongo, qui vient de placer ses photos sur des poteaux de distribution du courant.

Dans la ville, l’ambiance est à la campagne électorale. Des « futurs » candidats sont devenus sympa avec tout le monde. « Même ceux qui passaient sans nous saluer ont changé et s’arrêtent à tout bout de chemin pour saluer, même ceux qu’ils ne connaissent pas », s’exclame Kahambu Désanges, vendeuse au marché central. Des nouvelles adhésions dans des partis politiques, de fois des adhésions bidon, sont signalées à longueurs journées pour effrayer les adversaires. Ce mardi 17 mars l’UNC (Union pour la nation congolaise), parti de Vital Kamerhe, un parti de l’opposition, a annoncé l’adhésion dans son parti de 375 nouveaux membres, dans la seule ville de Butembo. Des leaders des groupes de pression, veulent montrer qu’ils sont forts que les services de sécurité,…

Injurier pour se faire un nom ?

Les animateurs de ces partis sont présents dans tous les débats politiques radiodiffusés. Ils y lancent des paroles qui frôlent des injures, s’attaquent ouvertement aux autorités locales et provinciales pour « se faire un nom », selon leurs dires. « C’est pour montrer à la population que nous n’avons peur de qui que ce soit et que nous sommes les seuls et qui pouvons la défendre, une fois élu », explique, sans vergogne, le prénommé Alain, membre d’un parti de l’opposition. Ceux qui n’accèdent pas facilement aux émissions de débats politiques dans les radios locales, se réduisent sur le réseau social face book. Les drapeaux de différents partis politiques sont plantés un peu partout. Certains sont accrochés sur les toits des maisons ou à des échafaudages des chantiers de nombreux immeubles en construction dans cette ville. Des œuvres, de nature à attirer des électeurs sont déjà au rendez-vous : construction des hangars dans des marchés, des sources d’eaux,… supporter des équipes de football, tenir des conférences,… « Ils sont pressés ces politiciens qui croient pouvoir nous envoûter. Ils n’ont qu’à attendre les élections », rappelle Sikuly’Uvasaka Makala, maire de Butembo. « Laissez-les faire. Personne n’aura des ressources pour tenir jusqu’aux élections. Ils vont s’essouffler surtout qu’on est pas sûr que les élections locales et provinciales auront lieux dans le délais », fait observer Etienne Muhindo Isse, journaliste à Butembo. Contre ceux qui les accusent de battre campagne, certains se défendent. « Nous ne faisons pas de campagne mais nous attirons l’attention de notre peuple pour qu'il soit prêt pour les prochaines élections », se justifient-ils. Certains, pour ne pas être indexés, se cachent derrière des actions sociales. « Moi je suis dans mon métier de sensibilisation de lutte contre l’obésité et le diabète, et d’assister les personnes du troisième », se justifie Georges Musavuli, qui vient aussi de publier un calendrier. Il est responsable du centre d’assistance aux diabétiques et obèses. D’autres, lors des visites dans des structures et associations, remettent des pagnes, t-shirts, savons ou posent quelques gestes de bienveillance largement répercutés par les radios locales. D’autres mettent sur pied des clubs de soutien avec des mots évocateurs : club des amis d’un tel ou club de soutien aux initiatives d’un tel autre.

Umbo Salama

Très précoce, la campagne électorale bouscule les politiciens
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J
Le plus étonnant c'est que la plupart des ces candidats potentiels ne connaissent même pas le rôle de leurs poste qu'ils briguent par exemple c'est quoi un Conseiller communale? essayer de poser la question et vous verrez (bien sur nous parlons d'un conseiller communal ou urbain en République Démocratique du Congo)! Sans parler de leurs plan d'action?
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