Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
REGARD CITOYEN

Des tanzaniens attaqués : entre sabotage et revendication de l’arrestation de Djamil Mukulu ?

7 Mai 2015, 12:11pm

Publié par Umbo Salama

Des tanzaniens attaqués : entre sabotage et revendication de l’arrestation de Djamil Mukulu ?

Après la double attaque à l’endroit des éléments de la Monusco en territoire de Beni, aucune revendication des assaillants n’est enregistrée. Ces attaques sont intervenues quelques jours que le gouvernement de la Tanzanie a annoncé qu’il a arrêté le chef rebelle de l’ADF, Djamil Mukulu.

Deux fois en 48 heures, les forces de l’ONU sont prises pour cible dans cette région. Lundi 4 mai, un hélicoptère transportant le commandant de la force onusienne, le général brésilien Carlos Alberto dos Santos Cruz, a essuyé des tirs par des hommes armés non identifiés, l’obligeant à se poser en urgence. Le mardi 5 mai, c’est un convoi de patrouille des tanzaniens qui a été attaqué. Deux militaires casques bleus de nationalité tanzanienne et trois civils congolais y ont laissé la vie. L’embuscade a aussi fait plus de 13 blessés et quatre casques bleus ont été portés disparus. La Monusco et certaines sources gouvernementales de la RDC ainsi que de la société civile accusent déjà les éléments de l’ADF (une rébellion ougandaise).

le gouverneur du Nord-Kivu, julien Paluku Kahongya, lui, reste sur ses gardes. «Il est tôt de confirmer que c’est tel ou tel groupe armé qui est auteur de ces actes. Quelques jours sont passés depuis que j’ai annoncé la naissance d’un groupe armé qui serait constitué des anciens du M23 et du CNDP, le MCRC (Mouvement Chrétien pour La Reconstruction du Congo). En cette même période, la société civile a annoncé l’entrée en RDC des éléments armés non identifiés qui sont entrés à partir du massif du Ruwenzori et qui proviendraient de l’Ouganda. Et dans cette région, coexistent plusieurs groupes armes. Il faut une enquête sérieuse avant de pointer les doits tel ou tel groupe armé », a longuement expliqué devant la presse Julien Paluku Kahongya, à son arrivée au lieu du drame ce mercredi 06 mai.

Et pourquoi des tanzaniens ?

Depuis octobre 2014, plus de 300 civils ont déjà été massacrés à l’arme blanche en ville et territoire de Beni. Avant ces massacres, il y a plus de 800 personnes qui ont été enlevées et qui sont portées disparues jusqu’aujourd’hui. Les premières victimes de la violence étaient des civils : hommes, femmes et enfants sans distinction. Après, ces sont des militaires de FARDC qui on été pris pour cible. Aujourd’hui ces sont des militaires de la MONUSCO. « Il semble que l’ennemi change chaque jour des stratégies », pense Jean Paul Ngahangondi, secrétaire de la société civile en territoire de Beni.

D’autres pensent qu’il faut lier cette attaque du convoie des tanzaniens avec l’arrestation de Djamil Mukulu, chef rebelle de l’ADF. C’est depuis le 20 avril que le gouvernement de la république unie de Tanzanie a annoncé l’arrestation par ses services de sécurité à la frontière entre le Kenya et la Tanzanie, de Djamil Mukulu après avoir échappé à plusieurs reprises à des services de sécurités de la RDC, de l’Ouganda et du Kenya. « On se demande si les assaillants revendiquent cette arrestation puis qu’ils se sont attaqués au contingent des tanzaniens. Ils sont mêmes allés jusqu’à prendre en ottage quatre éléments de la MONUSCO. On dirait la recherche d’une monnaie d’échange contre Djamil Mukulu arrêté à Tanzanie », analyse un journaliste. Une analyse qui n’est pas encore confirmée des sources officielles car la RDC n’a pas encore rendue officielle l’extradition de chef rebelle.

Sans donner trop de détails, le gouverneur a annoncé à la presse qu’il vient d’être informé de la libération de quatre militaires de la MONUSCO. Peut-être eux auront plus à dire sur l’identité et le mobile des assaillants. A suivre…

Commenter cet article