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REGARD CITOYEN

Tuerie à Beni : L’armée congolaise une force de dissuasion ?

9 Février 2015, 12:00pm

Publié par Umbo Salama

@ Photo droit de tiers
@ Photo droit de tiers

Pour lutter contre les tueries à Beni-ville et Beni-territoire, les FARDC ont relancé une attaque contre des ADF, déjà déclarés vaincus. Cela n’a pas arrêté les massacres. Finalement, le gouverneur décide de s’installer à Beni pour y voir claire et bien collaborer avec des forces de l’ordre.

Dans la nuit de mardi à mercredi 4 février, un nouveau massacre de la population a été perpétré à Mayangos-Kibidiwe, localité située à l’Est de la ville de Beni (à environs 350 Km au Nord de Goma, à l’Est de la République Démocratique du Congo). 26 personnes ont été découpées à la machette. Ce qui fait grimper le bilan des morts par armes blanches dans cette région de 296 morts, le dernier bilan ayant été de 270 personnes tuées entre octobre et décembre 2014, selon la coordination locale de la Société civile. Comme depuis le début de ces tueries (en octobre dernier), cet acte est attribué, selon le gouvernement congolais et la société civile, aux rebelles ougandais des ADF.

Des controverses persistent autour des auteurs de ces crimes. Dans un rapport de novembre 2014, un groupe de parlementaires originaires du Nord-Kivu avait révélé des disfonctionnements dans la chaine de commandement de l’armée qui dissimulaient à peine une complicité active avec l’ennemi. Selon ce rapport, un officier avait fait fermer les deux numéros verts mis en place par la Monusco privant la population d’appeler au secours. Cet officier n’a jamais été ni arrêté ni poursuivi en justice.

Affaire des sous

De l’aveu du gouvernement congolais, en août 2014, l’ADF est un groupuscule vaincu militairement, sans base-arrière et dont le nombre de combattants ne dépasse pas quelques dizaines d’individus. Même son de cloche du côté des experts de l’ONU qui concluent qu’« il ne reste qu’une trentaine de soldats, 30 à 40 commandants (qui ne participent pas aux combats). Plus des femmes et des enfants et les soldats n’auraient ni armes ni munitions et seraient privés de sources de ravitaillement et d’équipement », précise le dernier rapport des experts de l’ONU (rapport du 12 janvier 2015).

Après la mort du général Bauma (qui avait déclaré la mort de l’ADF), il fallait trouver d’autres astuces pour relancer des opérations Sokola 1, pour traquer cette rébellion ougandaise. Des tueries en ville et territoire de Beni semblent être une bonne occasion pour relancer ce combat. « Il y a des villages et des camps des ADF que les FARDC disent récupérer alors que les mêmes villages étaient déjà sous contrôle de l’armée régulière. C’est un problème d’argent à ce que je vois,… », pense un activiste des droits humains en territoire de Beni et qui a voulu rester anonyme pour sa sécurité. Durant les opérations militaires, l’argent est débloqué sans trop de calcul. Durant cette période, des officiers qui sont aux fronts sont les plus enviés. On voie des véhicules neufs achetés par des officiers et qui sont convoyés à Kinshasa, via Kisangani. « Personne ne peut vouloir la fin de cette guerre », renchérit cet activiste.

Coïncidence ou précipitation ?

Depuis que le gouvernement a donné son accord pour la reprise des opérations SOKOLA, les massacres se sont arrêtés. « C’est après des nouveaux changements à la tête de ces opérations et au niveau de la 34ème région militaire que les tueries ont repris », analyse Kamabale Kayitenga, un habitant de Beni. Celui pense que la piste de ces coïncidences peut être aussi exploitée. Le maire de Beni, Nyonyi Bwanakawa venait aussi de déclarer que le dernier ennemi est déjà tué. Il faisait allusion au Léopard tué dans la ville le jeudi 22 janvier. En cette date il a automatiquement levé le couvre-feu. Etait-il pressé ?...

Le gouverneur du Nord Kivu, Julien Paluku décide enfin de s’installer provisoirement à Beni. Il estime que sa présence sur place lui permettra d’interagir directement avec les responsables des Forces armées de la RDC, de la Police et les autorités locales pour mettre fin à l’insécurité et les massacres des civils dans la zone. « Ce qui change, c’est la proximité de l’autorité provinciale vis-à-vis des problèmes, la compréhension directe et l’action directe », a-t-il affirmé à la radio okapi, pour justifier sa présence dans la ville. Qui dit mieux…

Ront point du 30 juin au centre ville de Beni @ droits de tiers

Ront point du 30 juin au centre ville de Beni @ droits de tiers

@ droits de tiers

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J
Qui vivra vera
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